Libre co-créateur du monde, puisqu'il est l'image du libre Créateur, Adam (la race humaine) choisit un cadre moral différent de celui du Créateur. Peut-être par nostalgie de son animalité d'avant qu'il devînt spirituel, il accepte le mal et le déclare irrémédiable. Cette erreur est encore réparable: Un petit reste d'hommes de bien, en se multipliant et en gagnant assez d'influence sociale peut changer le monde en bien non par rigorisme moral, mais par la simple logique existentielle du bonheur que le Créateur n'a cessé de rappeler.
L'homme est le seul être vivant capable de bâtir son destin. La Révélation d'Arès rejoint la philosophie de la liberté absolue: l'existentialisme. Toutefois, du fait de sa déspiritualisation, l'homme a perdu beaucoup de sa force contre le mal qu'il a laissé, de siècle en siècle, régir la vie privée et publique. Malheur, soucis, douleur et mort sont devenus comme des fatalités, que le rationalisme a changé en lois de la science humaine sans envisager qu'une autre voie soit possible. La religion, la politique et leurs lois ont aidé à convertir ces fatalités en déterminisme. La volonté de revenir aux fleuves de bonheur sans fin: Éden, est affaiblie, mais non morte. Si l'homme change sa vie il combine la logique et le miracle, il peut retrouver sa bonté et sa liberté initiales.
C'est pourquoi la foi des Pèlerins d'Arès n'est pas passive et attentiste, mais une foi de l'effort, une foi de construction de soi-même et du monde.